vendredi 30 mai 2014

A tes pieds…

Musée Rodin - Les trois Ombres (Rodin)




Pas aisé de faire l'éloge des pieds,
Mais quand des tiens, je veux parler,
Je sais pourquoi et comment m'extasier
Pour tout ce qu'ils savent me donner.


Je leur dois, à moi, de t'avoir amené,
Et depuis, de bien vouloir te partager.
Humblement, ils savent se dévoiler
Et comment ne pas se faire oublier…


À nos ébats, loin d'être mis de cotés
Ils savent participer, avec lasciveté,
Et faire en sorte de m'exciter assez
Pour que j'en vienne à les baiser…


Devant eux, je sais me prosterner,
Et ne peux, ni ne veux, me résigner
À ne pas leur prodiguer la volupté,
Qu’ils sont en droit d'exiger…


Pourquoi devrais-je les délaisser, 
Quand ils savent si bien s'acquitter 
De mon plaisir et activement partager 
De nos ébats amoureux, la complicité. 

Pourquoi seraient-ils négligés ? 
Pourquoi oublierais-je, ces jolis pieds, 
Quand je leur dois d'avoir rencontré 
Mon bien-aimé.

Musée Rodin - Adam (Rodin)




Christian Bailly
Tous droits réservés
30/11/2010

mercredi 28 mai 2014

De tes mains…


Musée Rodin - Les trois Ombres (Rodin)
De tes mains, je reçois tes preuves d'amour, 
Quand, toutes imprégnées de ton sommeil, 
Sur mon corps, lentement, elles se réveillent, 
Pour dessiner en douceur, mille et un contours. 

Du bout de leurs doigts, de ma torpeur, 
Elles me sortent, agaçant sans plus attendre, 
Mes tétons prêts à fermement se défendre, 
Passés les quelques instants de stupeur. 

Impatientes et possessives, elles visitent 
Sans perdre une minute mon domaine, 
S'attardent sur mes seins, filent vers l'aine, 
Puis sur mes arrières où elles s'agitent. 

Entre mes cuisses, mon ardeur matinale, 
A l'affût, les attend dans la pénombre. 
Mon désir volcanique, blotti à l'ombre 
De mes reins, soudain, se dévoile, vénal. 

Ensorcelées, tes mains habiles éparpillent 
Sur ma peau en feu, leur furieuse tempête. 
Je leur abandonne, de ma chair secrète, 
Le reste de pudeur qu'aussitôt elles pillent. 




Musée Rodin - Les trois Ombres (Rodin)


Conquis, je cède à leur insistante expertise. 
J'ouvre ma porte, pour être enfin saisi, 
Leur laisse faire l'inventaire de mon envie. 
Je leur consens l'objet de leur convoitise. 

Comme un trophée elles le brandissent, 
Me le confisquent, en prennent possession. 
Elles se laissent emporter par leur passion, 
À leur bon vouloir, finalement, l'asservissent. 

À leurs tendres agressions, je me rends. 
J'attends d'elles ma délectable récompense. 
Je les laisse manœuvrer avec expérience, 
Absolument convaincu du sort qui m'attend. 

Obéissant, je fais humblement pénitence, 
Je plie finalement à leurs viriles injonctions, 
Leur offre, dans un soupir, ma bénédiction, 
Et de mon intime plaisir, la sublime substance.

Abasourdi, je porte à mes lèvres fiévreuses 
Tes mains pour les baiser tendrement, 
Les remercier pour leur dévouement, 
Et de ton amour, ses preuves généreuses.



Christian Bailly
Tous droits réservés
29/11/2010

dimanche 25 mai 2014

Dans le marbre…


J'ai aimé vivre dès mon premier instant, mais bien des fois j'ai souhaité mourir, 
Oublier qui j'étais, me haïr. Ce que je suis, ce que je représente, le maudire. 
Mais d'un amour différent, j'ai su renaître, enfin, intimement me reconnaître. 
Ma nature à ses raisons que ma raison ne connaît point, elle est mon maître. 

Ainsi suis-je fait, qu'un autre moi dicte mes pas, s'impose, dispose de moi. 
Nul n'est responsable, il n'y a pas d'amour coupable, il obéit à ses propres lois. 
Et si aujourd'hui je jouis du plaisir d'aimer en concordance avec mes penchants, 
Je souffre du désamour que j'impose, mais ne désavoue point mes antécédents. 

J'ai donné tout ce que j'avais à offrir de mon corps viril, comme de mon cœur, 
Ignorant les affres de mon désespoir et de mes doutes, mes intestines terreurs. 
Sans cesse, à chasser mon intime vérité jusqu'à son ultime retranchement, 
Mes excuses pour ne plus vouloir vivre, les causes de mon désenchantement. 

J'ai passé l'âge des grandes illusions, mais ne veux point vivre sans passion. 
Plutôt mourir en martyr des flèches de Cupidon, que de vivre sans prétention. 
Sur l'autel du plaisir, j'ai encore tant à offrir que je ne veux point m'endormir 
Sans immoler mon corps et mon âme, avant de voir s'étioler le feu du désir. 

On peut sacrifier mon corps, et persécuter mon âme de bien des manières, 
Mais mon cœur, lui, restera indéfectible au delà des frontières du cimetière. 
Quiconque y pénètre, jamais n'en sort, même si son attachement diffère, 
Gravé dans son marbre, à chacun sa griffe indélébile et le temps l'indiffère.



Christian Bailly
Tous droits réservés
29/11/2010

jeudi 22 mai 2014

Ascenseur pour le bonheur


De te quitter, voici venue l'heure… 
D'un dernier baiser je t'effleure… 
Je m'engouffre dans l'ascenseur. 
Imprégné de ta sulfureuse odeur, 
J'emporte avec moi notre bonheur, 
Le fruit de tes sensuels honneurs, 
Les stigmates de notre fureur, 
De tes caresses toute la douceur. 
Baigné de ton regard prometteur, 
J'oublie, de l'éloignement, la douleur. 
En moi, brille, de l'espoir, la lueur, 
De te revoir. Oh ! Toi, mon Seigneur ! 

Emporté par l'ascenseur, je reste songeur… 
Intrépide ripailleur, tu es mon passeur 
Pour un monde de bonheur sans pudeur, 
Où j'abandonne le solde de ma candeur. 
Bientôt, je reviendrai te voir, dictateur 
De mon cœur, toi, mon tendre inquisiteur, 
Pour connaître du plaisir, la splendeur, 
Et de nos sentiments partagés, la valeur. 
Mon bien aimé, je suis ton débiteur, 
De la vie je découvre enfin le meilleur. 

De te revoir, oh ! Toi mon bienfaiteur! 
J'attends l'heure…. 
Pour, de ma fortune, connaître toute l'ampleur…
De nos ivresses, te faire le compositeur… 
Pour te nommer honorable percepteur 
Sur mes terres, du produit de ton labeur…
Pour, de mon jardin secret, t'offrir l'impudeur. 
Avec impatience, j'attends l'heure… 

J'attends l'heure… 
De l'ascenseur pour le bonheur…
Château de Versailles

Christian Bailly
Tous droits réservés
22/11/2010

mercredi 21 mai 2014

La belle et l'oiseau (défi)



Ô Ma gente Damoiselle,
Vos splendeurs donnent des ailes
A mon fébrile oisillon
Caché dans mon giron.

Mon cher Damoiseau,
Montrez-moi donc cet oiseau
Objet de votre fierté
Et de mon ardente curiosité.

Ô ma gente Damoiselle,
Je ne saurais contrarier d'une pucelle
Pareilles injonctions
Et me fie à votre dévotion.

Mon cher Damoiseau,
J'ai sur ma personne, sans barreau,
Une fort belle cage dorée
Pour votre rossignol enchanté.

Ö ma gente Damoiselle
Voyez, rien pour lui d'existentiel !
Admirez de vos mots le bénéfice,
Le voilà prêt au sacrifice.

Mon cher Damoiseau,
Sortez-le d'entre vos fermes cuissots,
Que je voie si  son ramage
Se rapporte à son plumage.

Ô ma gente Damoiselle,
Préparez-vous à  évaluer son potentiel,
Vous ne trouverez aux environs
Pareil instrument aussi fécond.

Mon cher Damoiseau,
Je vous offre de moi le plus beau,
Le plus cher, un autel vierge
De toute perquisition d'un cierge.

Ô Ma belle, Ma gente Damoiselle,
Vous sauriez être la plus belle
De toutes les belles, qu'une fois nue.
D'entre toutes je vous ai reconnue

Offrez-moi  Ma Mie votre beauté,
Vous ne serez point désenchantée.
Je ferais de vous Ma gente Dame,
Pour cela je perdrais bien mon âme.

Prenez ! Prenez Mon Damoiseau !
J'attends de votre  bel oiseau
Qu'il visite mon fourreau avec ardeur,
Alors je ferais de vous mon seigneur.

Christian Bailly
Tous droits réservés
21/05/2013

mardi 20 mai 2014

Déclaration


Mon Bel Ami, 
Par les biais de ces mots, je viens vous entretenir de mes sentiments, 
Vous dire combien mon attirance égale celle de la terre pour le soleil. 
Mon cœur se consume, s'impatiente d'avoir des nouvelles du vôtre. 
Mon Bel Ami, je vous aime trop pour taire la noblesse de mes amours. 
Comment vous faire entendre l'appel impératif de ma chair pour la vôtre 
Et museler tous ces mots torrides qui brûlent mes lèvres en fusion. 


Mon Bel Ami, 
J'ai pour votre table de grands appétits que vous seul pouvez contenter. 
Ma lame aiguisée par vos attraits espère les délices de votre fourreau. 
L'envie de pleurer en vous toutes les larmes de mon corps m'assaille. 
Sur vos terres ma source entend bien se répandre et enfin se tarir. 
Loin de vous, je me languis de vos yeux, et de ce qu'ils me disent…
Ou de ce qu'ils n'osent me dire de peur de se confondre. Je sais ! 


Mon Bel Ami, 
Ce n'est pas quand je serai enfin terrassé de trop vous attendre 
Qu'il vous faudra m'avouer ce qui vous anime, ce que j'espère… 
Le bonheur d'aimer est une rose, il faut savoir l'offrir quand elle éclot, 
Avant de voir à terre ses pétales emportées par le temps qui passe. 
Avouer n'est point se répudier, mais calmerait la douleur de mes attentes. 
Je suis enchaîné à vous, Mon Bel Ami, et rien ni peut, si ce n'est la mort. 


Mon Bel Ami, 
Je n'entends plus que votre chant et celui du rossignol m'impatiente. 
Les couchers de soleil sont si pâles et sans passion sans vous à mes cotés.
Ma vie s'étiole comme un bouquet de fleurs sauvages oublié au chevet. 
J'ai besoin que votre sève s'écoule en moi pour revenir à la vie, 
De sentir votre feu dans ma cheminée et votre flamme me lécher. 
Mon cœur ne bat que pour vous à la cadence de votre tambour. 


Mon Bel Ami 
Si la nuit n'avait pas eu de matin je n'aurais cessé de vous entretenir, 
Pour ne point quitter votre pensée et assiéger ainsi votre cœur, 
Mais le soleil pointe son nez et sèche trop vite l'encre de mes idées 
Qui pourtant pour vous foisonnent, la fatigue me prend … 
A contre cœur, au sommeil, je me rends… 
Mais, sachez Mon Bel ami, que c'est avec vous, que j'ai rendez vous.

Le Louvre - Paris


C. Bailly
Tous droits réservés
10/11/2010

dimanche 18 mai 2014

Vénération

Quand l'orage, de ta passion, enfin se lasse, 
Quand la paix a raison de tes sens exaltés 
Et déploie ses ailes sur ton corps fatigué, 
Quand la nuit, de son silence, te terrasse. 

Je t'écoute … 
J'écoute le repos du vaillant guerrier. 
J'écoute le souffle apaisé de tes rêves, 
De nos ébats amoureux la douce trêve. 
De ton sommeil, je me fais le trésorier. 

Je te regarde… 
Dans la pénombre, je monte la garde. 
Fasciné, je contemple, le temps passé, 
Patiemment déposé sur ta toison argentée, 
Suppliant que pour nous il s'attarde. 

Je te sens… 
Je te respire, je me grise de tes senteurs, 
Qu'aucun jardin de roses, au monde, n'égale. 
Envoûté, sans me rassasier, je me régale 
Des fragrances de tes derniers bonheurs. 

Je te touche… 
Je pose, sur ton bouton de rose palpitant, 
Une chaste caresse, dans l'attente de voir 
Éclore l'objet de tous mes intimes espoirs, 
Sans toutefois ranimer le mâle somnolant. 

Mais… 
Le vacarme de mes pensées agite mon désir, 
Je contiens mon envie de réveiller la bête. 
Mais du bonheur de ma contemplation secrète, 
De te regarder dormir, je ne puis me dessaisir. 

Tu es là, dans la candeur de ton sommeil, 
Ignorant toutes les rêveries qui m'assiègent. 
De ta beauté, je me laisse prendre au piège. 
De ma chance de t'aimer, je m'émerveille. 

N'es-tu pas la plus belle chose qui puisse m'arriver ? 
Comblé, je m'endors, emportant avec moi, 
L'objet de mes indicibles émois…Toi ! 
Au creux de mes reins, mon ardeur reste éveillée.

Torse d’homme renversé de Jean-Germain Drouais

C. Bailly
Tous droits réservés
09/11/2010

samedi 17 mai 2014

Sacrilège


Instant sacré ! 
Quand dénudé, allongé en croix sur notre autel, 
Tu t'offres, comme l'agneau, à ma dague affûtée. 
Quand tes psaumes me demandent de t'honorer, 
Que ton corps aspire au contentement providentiel. 

Quand ton intime encens trouble mes sens exaltés, 
Quand tu me supplies de céder à tes prières impures, 
Et que tu me quémandes de bien vouloir conclure, 
Quand tu me confesses tes attentes avec sincérité. 

Instant sacré ! 
Quand tu fais pénitence, que je mets fin à ton abstinence, 
Quand je prépare pour ton expiation, mon purgatoire, 
Quand pour tes sens, mon enfer n'est qu'une échappatoire, 
Et que tu refuses du paradis les trop pâles réjouissances. 

Quand tu m'offres ton hostie et que je m'y consacre, 
Quand mes lèvres effleurent ton calice pour moi élevé, 
Et que je jouis des douceurs de ton vin sacré avec piété, 
Quand je soigne pieusement les préliminaires de ton sacre. 

Instant de grâce ! 
Quand je vois du plaisir annoncé, sur ton corps martyrisé 
Les stigmates, et que je t'offre ma délictueuse absolution, 
Contre le fruit de ta repentance, pour unique condition. 
Quand tu expies enfin, dans les souffrances de la volupté. 

Instant de grâce ! 
Quand ton désir assouvi, docilement décline, 
Se met à genoux… 
Et qu'alors reconnaissant devant lui je m'incline.

Henry-Scott-Tuke-On-the-Dunes
C. Bailly
Tous droits réservés
28/10/2010

mercredi 14 mai 2014

Différences…


A tous ceux qui souffrent de leur différence, 
Je dis, relevons la tête, la vie vaut d'être vécue.
N'attendons pas toute une vie de souffrance, 
La fin de notre peine, pour nous déclarer vaincus.

Vivons notre destinée, mortel entre les mortels. 
A peine nés, ici bas, nous avons pareille finalité, 
De finir tous allongés, gisants sous le même autel. 
Au même sort nous sommes, inéluctablement, voués.

Vivons notre dissemblance comme une chance, 
De nous faire singulier, la nature fait notre richesse. 
Tous, subsistons, entre nous, en parfaite intelligence. 
Ne nous laissons pas aller, du cœur, à la sécheresse. 

Le temps n'est plus venu pour la chasse aux sorcières, 
Mais pensons à instaurer enfin le culte de la tolérance. 
Ne laissons pas notre conscience vivre à l'ère glaciaire 
Mais réchauffons-nous de la douceur de la bienveillance. 

Blancs, noirs, beurs, asiatiques, musulmans, juifs ou cathos 
Roms ou pas, émigrés ou immigrés, handicapés ou pas, 
Jeunes ou vieux, hommes ou femmes, hétéros ou homos, 
Sur nos luttes intestines, que l'Amour enfin prenne le pas. 

N'écoutons plus nos politiques, ou autres fanatiques, 
Mais entendons plutôt ce que dit tout bas notre cœur. 
Sur la terre entière, portons sa parole pragmatique, 
Il serait temps d'étouffer nos profondes rancœurs. 

Exhortons-nous à la désobéissance. 
Aux diktats des états, au pouvoir des religions, 
A nos mesquineries de simples mortels, 
Opposons, de notre cœur, sa généreuse belligérance. 
Enfin que notre diversité soit légion ! 
Aux intolérants envoyons notre cartel !


C. BAILLY
Tous droits réservés
22/10/2010

Disculpation…


Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair, 
Et le sang de tes entrailles 
Mon corps, le ravitaille. 
Je sens battre mon cœur, 
Comme une machine à vapeur, 
Emporté par le temps, 
Qui file dans le vent, 
Vers d'horizons lointains, 
Ou m'appelle un nouveau destin.

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Le fruit de ta souffrance, 
De la vie en mouvance, 
Le fruit de l'amour sans amour, 
D'un destin inconnu, au détour, 
Dont tu fus la proie, 
Au prix du désarroi. 
De toi je fus détaché, 
Bien trop tôt, à peine né, 
Comme un fruit trop mûr, 
Déjà impur. 


Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Pourtant j'ai grandi 
Loin de ton ombre, 
Dans un coin sombre, 
Où je me suis enfermé, 
Pour tenter d'oublier, 
Le ver, qui en moi germait, 
Et mon âme, bousculait. 
Le bien et le mal 
Se disputaient du mâle, 
Son devenir incertain, 
Ses lendemains.

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
A peine nubile, 
Cueilli par une main habile, 
J'effaçai mes racines. 
L'amour, un temps, fut la médecine 
A ce trouble autant invulnérable 
Qu'incommensurable. 
Mais le blanchiment 
Ne suffit pas à l'apaisement. 
Le réel sens de ma vie, en sommeil, 
Bientôt à nouveau se réveille, 
Hante mon âme, la persécute, 
La charcute. 

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Ainsi je suis fais 
Et enfin je m'en satisfais ; 
A ce fait, il n'y a pas de cause, 
La vie n'a pas de clause. 
En rien tu es l'artisan, 
De cet état partisan, 
De mes amours viriles, 
Je devais conjurer le péril. 
En rien tu n'es coupable, 
De ce qui, point, ne m'accable, 
Mais fait, désormais, ma fierté, 
En toute liberté. 

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Je triomphe, sans gloire, 
De mes déboires, 
Mais avec l'assurance 
De bien vivre mon évidence.
De ton amour maternel, 
Je sens sur moi les ailes, 
Je dois à ta tolérance 
Le bonheur de ma renaissance. 
De mon filial Amour, 
Je t'assure ici le fidèle discours. 

A Maman



C. Bailly
Tous droits réservés
20/10/2010

dimanche 11 mai 2014

L'amour est dans le pré


Je rêve de t'allonger, de sagement te déshabiller. 
De mes caresses, t'effleurer, et venir déposer, 
Comme un papillon, sur ton corps extasié, 
Mille baisers légers, pour te faire frissonner. 

Je rêve de te voir, sous mes mains t'épanouir, 
Comme une fleur sauvage avant de la cueillir, 
Te découvrir, te sentir, m'enivrer, tressaillir, 
Me laisser envoûter par ton bouquet, défaillir. 

Je rêve de réveiller ton affriolant pistil, le titiller, 
De l'exalter et son insolente indécence, exhorter. 
Tes fructueuses étamines, les flatter, les voir vibrer, 
S'enorgueillir, pour mieux servir ta générosité. 

Je rêve, comme une abeille de venir te butiner, 
A l'élaboration de ton miel singulier, m'affairer. 
Intensément, sans faillir, besogner, et récolter 
Enfin ton sucre libéré, pour mieux m'en gorger. 

Je rêve de voir s'envoler avec la brise l'exhalaison 
De ton plaisir, le fruit de notre communion, 
D'encenser ainsi la terre entière de notre passion, 
La féconder de notre amour, de ses ardentes effusions.

Noonday Heat – Henry Scott Tuke


C. Bailly
Tous droits réservés
19/10/2010

Défi

Musée d'Orsay



J'étais amoureux de la veuve en noir. 
Chaque jour elle se faisait plus pressante, 
M'assaillait de déclarations séduisantes, 
Ses attraits, ne cessaient de m'émouvoir. 

Elle me promettait un monde merveilleux, 
Sans haine, sans peine, sans une larme, 
Où l'on n’a plus besoin de sortir les armes, 
Dans ces bras d'être infiniment heureux. 

Elle m'aguichait, m'ouvrait son lit de satin. 
Me proposait des épousailles solennelles, 
M'assurait que j'y trouverais le repos éternel, 
De connaître, avec elle, un nouveau destin. 

Je ne l'avais pourtant pas encore embrassée, 
Ni même effleurée de délicates caresses, 
Qu'elle s'offrait à moi comme une déesse, 
M'exigeait de bien vouloir, au plus tôt, l'épouser. 

Mais c'est qu'à la vie, j'étais encore marié. 
Même si elle se faisait, pour moi, cruelle, 
Que l'envie parfois me prenait d'être infidèle, 
Je résistais à mon obsession de la tromper. 

Résister ! Je devais résister à cette ogresse ! 
Voir la vie sous de plus beaux présages, 
Croire à l'amour, savoir en tirer avantages, 
Et détromper cette impertinente maîtresse. 

Mon Ami, mon Amour, mon tendre Amour ! 
C'est alors que tu me détournas de cette femelle, 
Tu construisis autour de moi ta citadelle, 
Me pris sous ton aile pour me défendre de ce vautour.


Aujourd'hui je te dois ce beau discours,
Tu m'as soustrait à mes trop sombres envies, 
Mis au défi d'aimer, d'adorer avec toi, la vie 
De m'en régaler pour qu'avec toi je la savoure. 

Mon Ami, mon Amour, mon tendre Amour ! 
Pour toi, je relève ce défi !

C. Bailly
Tous droits réservés
15/10/2010

samedi 10 mai 2014

Trousse chemise


Mon bel ami, 

Viens trousser ma chemise,
 
Que dans le pré je m'éparpille, 

Que, sur moi, je te laisse mainmise,
 
Et faire le plaisir de tes papilles. 


Viens trousser ma chemise, 

De mon corps, les fruits, grappille. 

De ma sensualité insoumise 

J'attends que tu l'houspilles. 


Mon bel ami, 

Viens trousser ma chemise, 

Ton gros appétit, je sais, te titille. 

Ta convoitise se cristallise. 

Ton aiguillon pour moi frétille. 


Viens trousser ma chemise, 

De ton loyal désir, estampille 

Sans vergogne, ma chair promise. 

Oui, je veux que tu me pilles ! 


Mon bel ami, 

Viens trousser ma chemise, 

Avant que le temps ne me gaspille. 

Toutes les folies sont permises, 

Avant que les années ne nous torpillent...



C. Bailly
Tous droits réservés
15/10/2010