Nichée tout au fond de la vallée,
Par de sombres taillis, cachée,
La cascade attendait ma venue
Et s'impatientait de me voir, nu.
À son sommet, se réchauffant
Sous le soleil encore hésitant,
Elle se préparait à me recevoir,
Et débordait de secrets espoirs.
Généreuse, en gouttes d'argent,
Elle s'élançait dans un saut géant,
Pour venir livrer à mes pieds,
Tous les bienfaits de sa virginité.
Comment résister à tant d'élans,
Être sourd à son chant captivant,
Ignorer sa beauté intemporelle,
Sans céder à ce désir irrationnel.
Fasciné, je me suis élancé nu,
Pour m'offrir à ses caresses ingénues.
Comme j'étais bien, confiant,
Dans ses flots furieux et rugissants.
Sur mon corps cuivré et luisant
Elle abandonna tous ses diamants.
Le soleil, alors, s'empressa de capter
Leurs éclats, avant de s'éclipser.
Car c'est ainsi, depuis toujours,
Qu'elle attire ses amants d'un jour,
Se donne et les couvre de richesses
L'espace d'un instant d'ivresse,
Le soleil généreux
La dévoile à nos yeux,
Avant de la dissimuler
À l'ombre de la vallée.
Christian Bailly
Tous droits réservés
01/09/2011