mardi 20 février 2018

Ivresses nocturnes


Illustrations : Steven Clayton Corry



Amour, Amour,
Quand tu me tiens,
Docile, j'accours
Comme un p'tit chien.



J'attends tes caresses,
Je quémande tes ordres,
Pour t'offrir l'ivresse.
J'ai envie de te mordre.


Sous ma dent, ton sein
Durcit comme la pierre,
Mon sexe, dans ta main,
Grimpe comme le lierre.




À nos jeux de mains,
Nos corps s'abandonnent,
À nos jeux de vilains,
Nos chairs s'adonnent.




Sur nos terres brûlées,
Se lève le vent du désir,
Pour nous emporter
Vers les rives du plaisir.




Avide, j'espère ta salve,
Que ton sexe s'épanche,
Pour que je me déprave,
Ma soif de toi, je l'étanche.




Sur ton corps d'esclave,
À moi seul, les agapes.
Je me régale de ta lave,
Gloutonnement, je lape





Ivre de ce bonheur,
Je t'offre mon étendard,
Pour qui sonne l'heure
Du grand chambard.




Nos cierges soufflés,
Le souffle coupé,
Nos corps rassasiés,
Sombrent dans les bras de Morphée.




Christian Bailly
08/02/2014
Tous droits réservés

mercredi 14 février 2018

Effeuillage


Illustrations : Lin Jun-Liang 






Nos âmes conquises
Ne cachent rien de leurs aspirations.
Nos caresses exquises
Ne cachent rien de leurs intentions.









 







Nos cœurs dépouillés
Ne cachent rien de notre amour.
Nos corps dénudés
Ne cachent rien de nos atours.

















Nos chairs enflammées
Ne cachent rien de leurs désirs.
Nos sexes surexcités
Laissent s'échapper notre plaisir.



















Nos corps rompus
Se cachent sous la soie.
Nos cœurs repus
Ne cachent pas leur joie.











De silencieux mots d'amour,
Nos yeux se murmurent.
Nos bouches, à court de discours,
Du baiser, connaissent la brûlure.


 Christian Bailly
Tous droits réservés
08/02/2014

dimanche 11 février 2018

Libre !




Aujourd'hui, enfin je découvre la lumière !
Une partie de ma vie dont je ne suis pas fier
S'enfouit dans les profondeurs de mon passé,
Avec, j'ensevelis mes larmes et ma duplicité.




Comme un éphémère, à sa dernière heure,
Je suis émerveillé par autant de bonheur,
Et quitte à mourir, autant me brûler les ailes,
Dans un dernier baroufle d'amour charnel.



À l'échelle de l'univers, je sais, je ne suis rien,
C'est pourquoi, je m'efforce d'être épicurien.
Ma vie, sur cette terre opulente, sera brève,
De me prendre, la faucheuse déjà en crève.



Alors je m'agite dans ce tourbillon inhumain,
Où je ne compte pas plus qu'une putain.
Moi aussi, j'ai beaucoup d'amour à donner,
Mon âme, mon corps à cela se sont voués.



Même si par le passé tous deux m'ont trahi,
Nous n'en sommes pas moins devenus amis.
Enfin en accord, ils partagent la gouvernance
De mon nouveau destin dénué de turbulence.




Jamais une pareille félicité, pour moi interdite,
M'avait été donnée de vivre avec légitimité.
Aujourd'hui, je peux assumer, je n'ai plus à fuir,
Ni ce que je suis depuis toujours, le démentir.


Je suis libre ! Oui, je suis libre !
Libre d'être…
Libre d'exister…



Libre de vivre ma réalité… Mon identité.
Libre d'assumer mon évidence…
Je suis libre !


Christian Bailly
Tous droits réservés
16/01/2014